Je vous plante le décor, de l'amour comédie,
Même s'il bat des records, il n'est que tragédie.
Tout un film, on s'en fait, on veut gagner sa palme,
Impossible en effet, de conserver son calme,

Quand on a un ticket, avec celle qu'on désire,
Pas un seul tourniquet, peut nous en dessaisir.
On a son numéro, que l'on connait par cœur,
On s'imagine héros, sans reproche et sans peur.

Personnage principal, d'une histoire qui commence,
On ouvre ainsi le bal, dramatique romance.
L'amour est sale obscure, aux places attitrées,
On s'y tait, ça rassure, tout y est sous-titré.

Moi sur mon strapontin, j'n'ai pas eu d'happy-end,
Le suspens c'est éteint et depuis je me blinde,
L'amour n'est qu'un navet, fiction, simple schéma,
On ne devrait jamais s'en faire un cinéma.

Le louer, j'aurais dû, mon film était minus,
Car ainsi, j'aurais pu, profiter des bonus,
Je vais vous le confier, aujourd'hui je m'en fiche,
Mieux vaut ne pas se fier, en amour, à l'affiche.

Au début on se dit, punaise!
C'est beau l'amour, on le réclame,
Et on se jette dans cette fournaise,
Comme un papillon dans la flamme.

Sitôt qu'une femme à taille de guêpe,
Vient à nous passer sous le nez,
Comme assis sur un nid de guêpe,
L'amour nous tire les vers du nez.

On est excité comme une puce,
Il le sait bien qu'il a fait mouche,
Le cœur secoué telle une puce,
Va bientôt tomber comme une mouche.

Même si on est fier comme un pou
On a des fourmis dans les jambes,
On peut sembler laid comme un pou,
Pour cette grande sauterelle nous on flambe.

Je vous mets la puce à l'oreille,
Il est bien pire que les insectes,
Car il vous mettra les abeilles,
Tout cet amour est si infecte.

J'étais pourtant bien incapable,
De faire le moindre mal à une mouche,
Mon cafard est insupportable,
Voilà pourquoi je prends la mouche.

L'amour, travail de termites,
N'est, c'est vrai, pas piqué des vers,
Et l'on se retrouve très vite,
Face à lui, tout nu comme un vers.

Mouche qui peut piquer à toute heure,
Par sa faute, on a dans le fond,
Des papillons dans le compteur,
Et une araignée au plafond.

Les amours donnent le bourdon,
Elles sont leur propres fossoyeuses,
Ce ver dans le fruit est sans pardon,
Pareil à une mante religieuse.

Pour cet amour qui nous rend fou,
En vérité nous sommes tous pions,
C'est pourquoi, je lui cherche des poux,
Avant d'en chopper des morpions.