• Je n'ai pas l'amour charitable,
    Pas question de m'faire dépouiller,
    Ca n'a jamais été rentable,
    Mon compte amour est verrouillé.

    Cela peut paraître mesquin,
    Mais c'est un placement trop risqué,
    Aimer c'est pire qu'un gros emprunt,
    C'est toute une vie confisquée.

    Mes sentiments, je les conserve,
    Car aimer est trop dangereux,
    Mon capital, je le préserve,
    J'ai un découvert amoureux.

    On peut me dire pingre ou avare,
    Car même si on me plébiscite,
    Je ne veux guère m'émouvoir,
    J'ai un trop profond déficit.

    Parfois, j'aimerais être altruiste,
    Et tout mon amour consommer,
    Mais je préfère être réaliste,
    Pour combler mon manque à aimer.

    L'amour c'est sans ultimatum,
    Radin, crieront les vaniteux,
    Je suis en fait, juste économe,
    Il y a tant de nécessiteux.

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  • Cette musique expérimentale,
    Nous croyons la jouer en chœur,
    C'était qu'un brouhaha mental,
    Ampli de fausses notes et d'erreurs.

    Certains, nous l'avaient signalé,
    Nous connaissions tout nos classiques,
    On a quand même voulu aller,
    Bien plus vite que la musique.

    Je devais être un peu timbré,
    Je trouve ça aujourd'hui risible,
    Mais tu avais su faire vibrer
    Ce qu'on nomme la corde sensible.

    Sans même accorder nos violons,
    Nous avons agit en sursaut,
    Le temps nous semblait bien trop long,
    Nous n'avons joué qu'un morceau.

    Nos oreilles étaient aveuglées,
    Prises de surdité chronique,
    On croyait nos deux vies réglées,
    Comme du papier à musique.

    On s'est retrouvés débordés,
    Peu à peu, on montait d'un ton,
    On était juste désaccordés,
    T'étais ténor, moi baryton.


    A force d'être idéaliste,
    J'ai succombé à l'amalgame,
    Sans distinguer qu'j'étais soliste,
    Et toi largement polygame.


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  • La vie est une farce et l'amour une douleur,
    Une véritable garce, sans morale ni valeur,
    L'amour intemporel est simple conjecture,
    Quand est ce qu'une querelle, se transforme en rupture?

    Et peut-on percevoir, à quel moment précis,
    Le seul fait de se voir, devient un raccourci,
    Une banale habitude, quotidien ordinaire,
    Sorte de servitude, remplaçant le tonnerre,

    Qu'un seul mot de ta part, parvenait à faire naître,
    Comme une sorte de faire-part de bonheur à mon être.
    A quel moment un jour, l'exquis bonjour se change,
    En un simple bonjour, sans le moindre autre échange?

    J'avais encore hier, l'impression d'être un homme,
    Et l'orgueil assez fier, pour me croire autonome,
    C'était mon sauf-conduit, mon glorieux trépas,
    Je l'avoue aujourd'hui, je ne me suffit pas.

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  • Ces deux êtres enlacés que seule la nuit protège,
    Des regards déplacés, du courroux et des pièges,
    De l'agressivité, de cette gêne immonde,
    Ce voile d'obscurité, les cache aux yeux du monde.

    Ces deux êtres enlacés, aimant se retrouver,
    Dans cette nuit glacée, juste pour se prouver,
    Qu'à travers la chaleur, de leurs corps enivrés,
    Ils peuvent durant des heures, à l'autre se livrer.

    Ces deux êtres enlacés, se privant de repos,
    Elle aime être caressée, par son souffle sur sa peau,
    Lui est comme obsédé, par ce physique, ce corps,
    Il veut la posséder, avant même l'aurore.

    Ces deux êtres enlacés, finalement transparents,
    Ne font que rêvasser, ils sont si différents,
    Elle lui offre son âme et son corps dans l'étreinte,
    Il ne voit en cette femme, qu'une aventure restreinte.

    Ces deux êtres enlacés, relation passionnelle,
    Qui ne fait que passer, simple désir charnel,
    Elle sait quel est son sort, mais finalement se ment,
    Il ne voit que son corps, évince ses sentiments.

    Ces deux êtres enlacés, qui au petit matin,
    Ce sont vite effacés, leurs objectifs atteints,
    Inconnue d'une nuit, ternie et violacée
    Qui pour briser l'ennui, rêvait d'être enlacée.

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  • Nous avons toujours l'impression
    Que cela n'arrive qu'aux autres
    Nous tombons dans une dépression,
    Lorsque cette rupture devient nôtre.

    Je t'ai aimé à en mourir,
    Je croyais en ces balivernes,
    Je suis en deuil, j'ai beau souffrir,
    Aujourd'hui mes rêves sont en berne.


    Comment conserver la passion,
    Quand on c'est déjà dit : je t'aime ?
    Je sais bien que tu as raison,
    Notre amour n'était plus le même.

    Je nous pensais indestructible,
    C'est sans doute là mon erreur,
    Ma peine est bien incompressible,
    Le temps n'est pas bon assureur.


    Hier, épris de toi hélas,
    Aujourd'hui tout est dissolu,
    Notre amour a cédé sa place,
    A l'avenir j'y croirais plus.

    Tu m'as ôté mes illusions,
    Je n'ai vraiment pas eu de veine,
    Mais par ta sombre décision,
    J'apprends à vivre avec la haine.

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